Le discours l'ouverture des Échanges Urbains de Pauline Rattez, directrice de délégation Agence de l'Eau Adour Garonne

Mercredi 22 janvier 2025 | 10h50

Sujet d’actualité, l’eau est à la fois un enjeu majeur et un atout pour la vie et le développement des territoires. Gérer l’eau en ville en respectant son cycle naturel, tel est le prérequis d’un urbanisme résilient et respectueux de l’environnement. C’est aussi la voie privilégiée pour la préservation à long terme des ressources en eau et des usages qui y sont associés.

La question de l’eau est présente dans beaucoup de projets d’aménagements, la préparation de ces échanges urbains en a été un bon exemple où été prévue l’apposition d’un logo goutte d’eau afin d’identifier les projets faisant référence à la gestion de l’eau, logo qui a finalement été retiré, car il se retrouvait finalement sur quasiment l’ensemble des projets présentés durant cette journée.

En Occitanie, les projections climatiques (TRACC) prévoient plus de 60 jours de nuits tropicales sur le pourtour méditerranéen entre 2040 et 2050. Une température moyenne annuelle de +3,5°C pour 2100. C’est approximativement la différence entre Montpellier et Séville ou Toulouse et Lisbonne. Selon notre trajectoire nationale, l’été 2022, 2ème été le plus sec depuis 2000, serait un été normal en fin de siècle. Evidemment ces évolutions ne sont pas sans conséquence sur les infrastructures et les bâtiments au vu de la présence de sols argileux en Occitanie, qui occasionnent des phénomènes de retrait-gonflement accompagnés de désordres, la biodiversité, les activités économiques (tourisme notamment), la santé…

Le Sud-Ouest de la France est une zone particulièrement exposée aux impacts du changement climatique. A titre d’exemple le BAG sera concerné par un déficit de 1,2 Mds de m3 d’ici 2050, soit l’équivalent de la moitié de nos usages actuels. Nous le savons, la décennie 2020-2030 est absolument décisive pour l’atténuation comme pour l’adaptation.

Les études récentes et les retours d’expérience démontrent qu’une gestion intégrée de l’eau en ville est génératrice d’impacts socio-économiques significatifs, cumulant des « co-bénéfices » :

La réduction de la vulnérabilité aux risques (inondation, canicule…),
Des réponses aux aspirations sociétales,
La prise en compte des obligations règlementaires,
La valorisation de la ressource en eau,
L’amélioration de la qualité paysagère,
La limitation des ilots de chaleur, …

Elle ouvre ainsi la voie à d’importantes économies budgétaires. Comparativement aux solutions traditionnelles de gestion des eaux pluviales et de l’assainissement, la gestion intégrée de l’eau en ville (basée sur les solutions fondées sur la nature et les techniques de gestion alternative des eaux pluviales) apporte plus de services environnementaux.

Si le rapprochement des acteurs de l’eau et de l’urbanisme est un facteur clef de la bonne intégration des enjeux « eau » dans les documents d’urbanisme et les opérations d’aménagement, certains acteurs ont mis en place des dispositifs d’accompagnement technique et/ou financier à l’attention des collectivités.

Aux côtés des collectivités et des aménageurs, l’agence de l’eau a vocation à contribuer, au sein des réseaux d’acteurs, à la transition écologique et climatique qui va remodeler les cités pour plusieurs décennies. L’Agence de l’eau prévoit un investissement de 2 milliards d’euros pour la période 2025-2030 afin de financer la mise en œuvre des solutions proposées. Cela représente une augmentation de 30 % par rapport à son précédent programme.

Ce programme retient 4 axes stratégiques de déploiement de ses interventions :

1. Accompagner le développement des politiques de l’eau dans les territoires ;

2. Assurer les équilibres entre ressource disponible, usages et besoins des milieux en recherchant la sobriété et en déployant le mix de solutions pertinentes ;

3. Préserver et restaurer les milieux aquatiques et leur biodiversité ;

4. Protéger la qualité de l’eau.

 

Et avec comme objectifs à titre d’exemple :

la mise en œuvre de 250 opérations de gestion intégrée des eaux pluviales,
la réalisation de 200 projets dans le cadre du plan national eau afin de contribuer d’ici à 2050 à un volume annuel d’eaux non conventionnelles réutilisées de 60 millions de m3
la mobilisation de tous les usagers pour mettre en œuvre des économies d’eau importantes, …

L’agence poursuit également ses partenariats avec les professionnels et notamment avec l’APUMP, partenariat qui a maintenant plusieurs années, et dont l’objectif est de sensibiliser les maitres d'ouvrage et maitres d'œuvres à la prise en compte de la ressource en eau dans les projets d'aménagements ainsi que de viser à favoriser les synergies d’acteurs dans une vision transversale et intégrée.

 

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