27 ème Université d'été du CFDU : l'Urbanisme sur le Divan
La ville appartient à ses habitants, dit l’adage. Nul ne peut la confisquer. La nécessaire transition écologique, sociale et économique a un impact évident sur l’urbanisme, l’aménagement, les mobilités : citoyens et maîtres d’ouvrage ont besoin de professionnels qualifiés, reconnus et innovants dans leurs savoirs et leurs pratiques.
De nombreux rapports ont été commandés et écrits sur l’urbanisme et les urbanistes. Tous insistaient et alertaient sur la nécessité d’un meilleur urbanisme, sur le besoin d’une meilleure reconnaissance de la profession et d’une excellence de la formation des urbanistes. A ce jour, la profession cherche toujours sa reconnaissance.
Après 26 universités organisées chaque année depuis la création du CFDU, lieux de réflexion entre pratiques d'urbanistes et valeurs sociétales, nous avons voulu coucher l'urbanisme sur le divan, faire une analyse, examiner les maux dont il souffre, esquisser les remèdes à lui prodiguer... L'ANPU, Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine, couche sur le divan depuis des années les collectivités, les acteurs et les territoires. C'est bien naturellement que nous nous sommes tournés vers elle pour cette mission d'introspection.
Car Il est vrai que la production de l’urbanisme n’a pas toujours été satisfaisante: zones périurbaines, entrée de villes, centres sous domination automobile, lotissements sans conception, rurbanisation pavillonnaire incontrôlée…. ont créé des insatisfactions. L'urbanisme y est pour quelque chose : telle était la conclusion du "Grand Débat" post "Gilets Jaunes". Les attentes des citoyens quant à leur cadre de vie sont nombreuses et légitimes. Et de son côté, par nature, l’urbaniste est ensemblier, intégrateur, systémique, synthèse de sciences molles et dures : sa technicité ne diminue pas sa responsabilité sociale.
Le territoire français est le "patrimoine commun de la nation" dit le L110 du code de l’urbanisme. L’urbanisme est le lieu du pouvoir, de la démocratie et du lien social, des solidarités ou des exclusions. Les ambitions d’un urbanisme durable, respectueux des ressources naturelles, sobre en consommations foncières, conforme "aux 4°" supposent plus de considérations pour l'urbanisme et les urbanistes. Les lois ELAN, ALUR, CLIMAT RESILIENCE et récemment le ZERO ARTIFICIALISATION NETTE ont voulu accélérer les mutations mais le poids des habitudes, des lobbys et le fractionnement territorial freinent, plus que chez nos voisins d’Europe, l’arrivée d’un urbanisme vertueux. Et on voit apparaître des caractéristiques d'archipelisation, de clubisation, de France périphérique...
L’arsenal des textes sur l’urbanisme réglementaire est impressionnant... mais la mise en compatibilité des strates et des règlements laisse-t-il encore du temps pour les réflexions sur le projet ? La ville réclame l’implication d’un grand nombre d'acteurs politiques, techniques et sociaux car son adaptation constante à l’évolution de nos besoins et de nos modes de vie doit être anticipée et mise en œuvre sans tarder. Parmi eux, les urbanistes tiennent une place importante : ce sont eux qui pensent, définissent, localisent et agencent les fonctions urbaines. Ils assument de nombreuses fonctions de conseil, d'orientation, d’assistance, de programmation et de gestion au sein, ou au service, de structures publiques très variées et sous des statuts très divers.
Cette 27ème Université d'été des urbanistes couchera "L'URBANISME SUR LE DIVAN" : elle diagnostiquera notre cadre de vie par thèmes et ses participants chercheront à rédiger des ordonnances. Ce travail sera un prolongement du Manifeste déjà rédigé lors de l'Université de Guise "Entre Utopies et Monde d'Après".
